Aleksandar Gatalica : 1918 : la dernière année de guerre
De l’exemple polonais du « Christ des peuples » à la nation martyre hongroise, pas un des peuples d’Europe centrale n’échappe à son lot de souffrances, qu’il s’agisse pour elle de naître ou, bien plus souvent, de renaître. Pour les peuples aussi, les douleurs obstétriques de l’enfantement précèdent la mise au monde. L’un des mérites, non le seul, de cette traduction est de rappeler au lecteur français la destinée de la Serbie dans une guerre qu’elle provoqua bien malgré elle. L’engrenage des événements historiques est aussi complexe, comme nous l’apprendrons dans cette pièce, qu’une montre à gousset. La conclusion désabusée de cette pièce bat toutefois en brèche toute effusion patriotique qu’on soupçonne inévitable dans le contexte balkanique : il y a ceux qui font la guerre et ceux qu’elle nourrit, « les hommes de guerre et les hommes de paix ».